CfP: Le travail des femmes dans les montagnes européennes. (Colloque international), Deadline: 15.12.2007

Formes et modèles, entre formation, activités, professions et valeurs sociales, XVIIIe-XXe siècles

Colloque international, Mendrisio, 12-13 septembre 2008

Organisation : Université de Lausanne – Laboratorio di Storia delle Alpi, Università della Svizzera italiana – Associazione Archivi Riuniti delle Donne Ticino Les montagnes européennes sont depuis longtemps perçues comme des territoires de marginalité. Bien que souvent traversées par d’importantes voies de communication, on y accède avec difficulté. En outre, elles sont souvent éloignées des centres de pouvoir et des arènes de la vie politique et culturelle du continent.
Ainsi, elles ont longtemps été vues comme des aires périphériques, constamment en retard par rapport aux tendances les plus novatrices de la vie économique, sociale et culturelle des grandes capitales européennes. Cet état de fait n’est pas sans incidences sur le quotidien des femmes. Bien qu’assumant un rôle déterminant dans la vie familiale et dans la gestion de l’économie domestique, leur fonction est souvent perçue et présentée comme subsidiaire. En effet, que ce soit en tant que maind’oeuvre non rémunérée des exploitations agricoles familiales, comme domestiques employées en ville en attendant de retourner au village pour se arier, ou rapportant un salaire d’appoint à celui mari, leur rôle pourtant prépondérant n’est que peu reconnu.
Les recherches historiques de ces dernières années ont néanmoins illustré des situations plus nuancées. Bien souvent, les femmes participent en tant qu’actrices de premier plan à la vie économique et sociale ; que ce soit en gérant seules ou avec des hommes des espaces d’activités ou en assumant des rôles novateurs dans la vie publique.
Les femmes sont donc un élément essentiel pour la subsistance des communautés de montagne. Toutefois, actuellement la plupart des études sur les femmes et sur les relations de genre se sont essentiellement focalisées sur les milieux urbains et industriels et peu d’études se sont penchées sur les régions de montagne. Nous proposons donc, à travers ce colloque, de nous interroger sur la pertinence des catégories d’interprétation élaborées par l’histoire des femmes et des genres lorsqu’elles sont appliquées aux milieux montagnards. Il importe, notamment, de vérifier quelles convergences et quelles différences peuvent être décelées dans l’analyse des façons à travers lesquelles le travail des femmes s’est articulé dans le temps et dans l’espace.
Parmi les multiples significations du concept de travail, nous souhaitons mettre l’accent principalement sur l’activité économique, politique et intellectuelle. Cette dernière se déclinant en trois domaines : le rôle actif et professionnel assumé par les femmes, la reconnaissance sociale de leur travail, la représentation et l’autoreprésentation du travail des femmes au fil du temps.
D’emblée le colloque entend se pencher sur les multiples formes du travail assuré et fourni par les femmes dans les régions montagnardes et leur évolution lors de l’arrivée de l’industrialisation et du tourisme (les professions de guide alpin ou de professeur de ski, par exemple). Comment peut-on utiliser l’articulation historiographique (souvent très complexe) entre le privé et le public et quelles sont les spécificités éventuelles du territoire montagnard qui confie souvent aux femmes un large éventail de rapports sociaux ? De nombreuses régions de montagne sont marquées par un important flux migratoire, très souvent masculin. Par conséquent, les femmes assurent la gestion de la famille, de la propriété, des biens et plus généralement, de la vie communautaire. Dans quelle mesure ces divers rapports sociaux et familiaux ont-ils affecté l’autonomie de travail des femmes et la formation des hiérarchies dans le cadre des identités de genre ?
Le deuxième aspect qui sera traité lors de ce colloque renvoie à la dimension culturelle qui se trouve à la base de ces fonctions. Quelles formes d’éducation et de formation sont mises en oeuvre au travail et quelle est la forme de reconnaissance sociale attribuée au travail des femmes ? L’impact de la législation et des discours autour de la légitimité, ou de la non légitimité du travail des femmes en dehors du foyer domestique, ainsi que la valorisation financière des activités accomplies peuvent fournir des jalons pour esquisser des réponses. De même, à la suite de ces questionnements, peut-on déceler à travers les documents des formes de solidarité de travail au féminin dans les montagnes européennes ? Quelle est leur importance dans les processus de reconnaissance sociale ? Dans quelle mesure, enfin, la reconnaissance sociale est-elle compatible avec l’insertion des femmes dans la vie publique ? Et d’ailleurs comment peut-on définir la vie publique ? À cet égard, l’analyse des articulations entre les divers systèmes politiques, les traits de l’« identité montagnarde » et de l’identité féminine pourraient fournir des éléments de réflexion ultérieurs.
Le troisième et dernier aspect que le colloque souhaite approfondir concerne la représentation du travail des femmes et les manières à travers lesquelles il est rapporté par les femmes elles-mêmes. Quel est le type de tâches et d’activités privilégié par la littérature, par les autobiographies, par les témoignages oraux et par les sources iconographiques ? Quelles sont les sources qui dévoilent une construction identitaire des femmes passant par le travail ? Et dans quelle mesure parmi les femmes des montagnes peut-on saisir une onvergence entre le travail en tant qu’élément identitaire et facteur d’émancipation ?

Chaque proposition sera soumise au comité scientifique qui évaluera son intérêt. Il sera aussi pris en considération l’équilibre soit entre les périodes et les régions étudiés soit les divers types d’approche proposés. Langues du colloque : français et italien

A renvoyer avant le 15 décembre 2007 à:
Prof. Nelly Valsangiacomo
Section d’histoire, Quartier UNIL-Dorigny, Bâtiment Anthropole, CH-1015 Lausanne
nelly.valsangiacomo[at]unil.ch

CfP aus: http://www.gendercampus.ch

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