CfP: Die Produktion von Ungleichheiten – La production d’inégalités, 23.-24.05.2008, Lausanne

Schweizerische Gesellschaft für Wirtschafts- und Sozialgeschichte / Société suisse d’histoire économique et sociale / Società svizzera di storia economica e sociale

Datum: 23.-24.05.2008
Ort: Lausanne
Einreichfrist: 01.11.2007

Der Artikel 2 der Bundesverfassung ist so deutlich wie möglich: «Die Schweizerische Eidgenossenschaft sorgt für eine möglichst grosse Chancengleichheit unter den Bürgerinnen und Bürgern». Ungleichheiten bestehen in der Schweiz freilich weiterhin – und verschärfen sich noch. Wie lassen sich die Produktion von Ungleichheiten und ihre Akteure beschreiben? Das ist die Frage, der sich die nächste Jahrestagung der Schweizerischen Gesellschaft für Wirtschafts- und Sozialgeschichte widmet, organisiert in Zusammenarbeit mit der Université Lausannne am 23. und 24. Mai 2008. Die Herstellung von Ungleichheiten lässt sich dabei auf verschiedene Weise definieren.

Erstens sind Ungleichheiten eng verknüpft mit der Doppelbedeutung des Unterscheidens, wie sie im Begriff der «discrimination» fassbar werden: Das Wort bezeichnet einerseits Handlungen möglichst exakter Distinktion, andererseits die gezielte Benachteiligung einer Gruppe (vgl. etwa für das 18. Jahrhundert die Wörterbuchdefinitionen bei Zeidler oder im Konversationslexikon). Diese Doppelung verweist auf einen komplexen Mechanismus. Wenn Experten und Institutionen Ungleichheiten untersuchen, schaffen sie Kategorien (z.B. statistische Kennziffern), um diese Unterschiede sichtbar zu machen. Erst diese Sichtbarkeit durch abbildende Kategorien ermöglicht den Einsatz korrigierender Massnahmen (z.B. sozialer Fürsorge und sozialer Sicherungen). Aber dieselben Kategorien konsolidieren die Ungleichheiten, indem sie objektivieren und buchstäblich festschreiben. Die neuen «rankings» von Universitäten sind dafür ein augenfälliges Beispiel: Existierende Ungleichheiten werden sichtbar gemacht und dadurch gleichzeitig reproduziert.

Eine zweite Untersuchungsebene betrifft Ungleichheiten gegenüber Risiken – Risiken von Krankheit, Unfällen, Arbeitslosigkeit usw. In den Städten des Mittelalters war das Risiko, Opfer eines Gewaltverbrechens zu werden, extrem ungleich zwischen arm und reich, zwischen Frauen und Männern verteilt; in der Schweiz stirbt heute ein ungelernter Arbeiter vier bis fünf Jahre früher als ein Universitätsabsolvent. Hier stellt sich nicht nur die Frage nach den Ursachen, sondern auch nach den administrativen Konsequenzen dieser Ungleichheit, etwa in der Regelung von Gewaltdelikten oder in der Adaption von Beiträgen zur Altersvorsorge. Auch in diesem Bereich spielen die Instrumente der Darstellung eine zentrale Rolle. Die Erhebungen über den Gesundheitszustand schweizerischer Rekruten seit dem ausgehenden 19. Jahrhundert liefern dafür eindrückliche Beispiele. Welche professionellen Akteure messen und verwalten Ungleichheiten, und wie strukturieren ihre Kategorien die kollektive Wahrnehmung dieser Unterschiede? Auf welchen Feldern (z.B. in Bildungsinstitutionen, Vereinen oder Behörden) agieren sie? Und schliesslich umgekehrt : Welche Ursachen und Auswirkungen hat das Nicht-Sichtbarmachen, also das Verschweigen und Verdrängen von Ungleichheiten?

Ein dritter möglicher Zugang betrifft die Instanzen, die Ungleichheit herstellen. Man kann hier an Ausbildungsinstitutionen denken, die Personen heterogener Herkunft und Prägung nach für alle gleichermassen gültigen Kriterien ausbilden und gleichzeitig nach ihren besonderen individuellen Fähigkeiten sortieren (oder eben aussortieren). Auf anderen Ebenen sind es aber auch juristisch gefasste politische Unterscheidungen – etwa der Zugang zu Stadt- oder Gemeindebürgerrechten in der Vormoderne, oder zur Staatsangehörigkeit, im 19. und 20. Jahrhundert – die unmittelbar Inklusion oder Exklusion von kollektiven Ressourcen schaffen. Daneben existiert sozusagen ein «Markt» der Bekämpfung der Ungleichheiten mit eigenen Experten, auf dem sich nicht gouvernementale Organisationen und internationale Agenturen konkurrenzieren.

Es ist naheliegend, diese Leitfragen auch auf die Kategorien von Alter, Geschlecht und auf selbst- oder fremddefinierte kulturelle oder räumliche Subgruppen anzuwenden. Welche öffentlichen und privaten Instanzen produzieren und reproduzieren Ungleichheiten? Und welche unterschiedlichen Akteure und Agenturen (das Spektrum reicht dabei von religiös legitimierten «moral players» über Selbsthilfegruppen und philantropische Vereinigungen bis zu Versicherungen) treten auf, um diese Ungleichheiten abzuschaffen, zu adaptieren oder in neue Kategorien zu transferieren?

Die Tagung ist offen für Vorträge aus allen Epochen, von der Antike bis zur Geschichte des 20. und 21. Jahrhunderts. Die Beiträge sollten einen Bezug zur Geschichte der Schweiz aufweisen; willkommen sind aber selbstverständlich auch internationale Vergleiche und Studien zu Auswirkungen internationaler Standards auf die Schweiz.

Thomas David, Valentin Groebner, Janick Marina Schaufelbuehl, Brigitte Studer

Bitte senden Sie Ihr Exposé (maximal 3000 Zeichen) bis zum 1. November 2007 an

brigitte.studer[at]hist.unibe.ch

Prof. Dr. Brigitte Studer
Universität Bern Historisches Institut, Unitobler Länggassstrasse 49, 3000 Bern 9

Sie werden bis zum 15. Dezember 2007 eine Antwort auf Ihre Vorschläge erhalten.

***

La production d’inégalités

L’article 2 de la constitution fédérale précise: «La Confédération suisse veille à garantir une égalité des chances aussi grande que possible». Malgré cette déclaration de volonté, les inégalités persistent et s’aggravent en Suisse. Comment faut-il comprendre la production de ces inégalités et qui en sont les agents? Cette question se trouve au centre du colloque «La production d’inégalités / Die Produktion von Ungleichheiten», organisé par la Société Suisse d’Histoire Economique et Sociale, en collaboration avec l’Université de Lausanne, à Lausanne, les 23–24 mai 2008. La production des inégalités évoque plusieurs niveaux de réflexion.

Tout d’abord, la production des inégalités est intimement liée à la problématique de la «discrimination». Selon la définition du dictionnaire (Petit Robert), la discrimination consiste d’une part en l’«action de discerner, de distinguer les choses les unes des autres avec précision» et d’autre part, elle peut être définie comme le «fait de séparer un groupe social des autres en le traitant plus mal». Cette double définition renvoie à un mécanisme social : de tout temps, des experts, des professionnels, des institutions ont mené des recherches sur les inégalités et contribué à forger des catégories (statistiques ou autres) afin de les rendre visibles. Cette visibilité facilite alors l’introduction d’instruments destinés à remédier à cet état de fait (politiques économiques et sociales, lois sur les pauvres, assurances sociales, mesures de bienfaisance privées). Dans le même temps, cette catégorisation consolide ces inégalités, en les objectivant. Ainsi, l’exemple des «rankings» des universités qui jouent un rôle de plus en plus considérable démontre que, sous prétexte de visibilisation d’une inégalité existante, cette dernière est de fait entérinée et reproduite.

Un deuxième axe déterminant de cette production des inégalités concerne les inégalités face aux risques (maladies, morts, chômage, etc.). Au Moyen-Âge, le risque d’être victime d’un crime violent variait fortement entre riches et pauvres, hommes et femmes. En Suisse, un travailleur non qualifié meurt actuellement 4–5 années plus tôt qu’un universitaire. Dès lors se pose la question de l’origine de ces différences mais également de la gestion de celles-ci ; on peut ainsi évoquer la possibilité d’adapter les cotisations pour l’assurance-vieillesse à la durée de sa mobilisation. Mais au-delà de la profession, d’autres catégories sont pertinentes pour déterminer les différents degrés d’exposition à des risques de confrontation à la violence, de santé ou de chômage. Il est dès lors fondamental de dépister les mécanismes à l’œuvre dans la production de ces différences et d’identifier les agents sociaux qui en sont responsables. Dans ce domaine aussi, la visibilisation de ces inégalités est centrale. Les enquêtes sur la santé des recrues suisses menées à la fin du 19e siècle sont dans ce contexte significatives. Qui sont les spécialistes qui érigent ces catégories et qui construisent ainsi la perception cognitive de ces inégalités ? À quel champ (académique, associatif ou étatique) appartiennent ces spécialistes ? À l’inverse, il convient également de s’interroger sur les origines et les conséquences de la non-visibilisation des inégalités : pourquoi renonce-t-on à construire des catégories qui permettraient de rendre ces inégalités observables ?

Finalement, la question des conséquences de cette production d’inégalités se pose. Ainsi, les instances de reproduction jouent un rôle déterminant. En premier lieu, on peut penser aux écoles : comment ces institutions gèrent les différences entre les élèves qui ont été produites en amont par d’autres instances et agents ? Mais c’est plus généralement l’État qui intervient dans cette production et reproduction des inégalités – notamment par le biais de l’accès à la citoyenneté, il détient un instrument stratégique dans ce processus de différenciation. Les catégories de genre ou de nationalité sont utilisées pour introduire des différences entre groupes de population. Enfin, il existe en quelque sorte un «marché» de la lutte contre l’inégalité avec ses propres experts sur lequel organisations non gouvernementales et agences internationales se concurrencent. Plus généralement, il convient de s’interroger sur la manière dont les différences socio-économiques, de genre ou générationnelles produisent des inégalités face aux risques et la manière dont les autorités publiques et les acteurs privés (assurances ; philanthropes) luttent contre et/ou entérinent ces inégalités.

Afin d’illustrer ces thématiques liées à la production d’inégalités, les contributions devraient plus particulièrement prendre en compte les catégories suivantes : genre ; socio-professionnelles ; générationnelles ; spatiales. Les contributions doivent également avoir un lien, même indirect, avec la Suisse, sans exclure une mise en perspective internationale (comparaison de la Suisse avec d’autres pays ; influence des standards internationaux). Enfin, elles peuvent porter sur des périodes allant de l’Antiquité jusqu’à nos jours.

Thomas David, Valentin Groebner, Janick Marina Schaufelbuehl, Brigitte Studer

Le descriptif des propositions de contribution (3’000 signes maximum) est à envoyer jusqu’au 1er novembre 2007 à :

brigitte.studer[at]hist.unibe.ch

Professeure Brigitte Studer, Universität Bern, Institut d’histoire, Unitobler Länggassstrasse 49, 3000 Berne 9

Les propositions retenues feront l’objet d’un courrier d’ici au 15 décembre 2007.

URL des CfP: http://hsozkult.geschichte.hu-berlin.de/termine/id=7851

Schreibe einen Kommentar